dimanche 28 octobre 2012

FETE DE LA REFORMATION 2012

Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

En cette Fête de la Réformation, je ne vais pas vous parler de Luther ou de Calvin. Je voudrais ce matin vous raconter une histoire. L'histoire d'une jeune fille qui s'appelait Mary Jones.
 
Mary Jones était née en 1784 au Pays de Galles, dans une famille très chrétienne. Mary fut la première personne de sa famille à apprendre à lire. Ses efforts furent récompensés quand son enseignante l’invita à lire, à haute voix en classe, la Bible galloise. En lisant, Mary fut profondément émue. À partir de ce moment-là, elle résolut de faire tout en son pouvoir pour se procurer une Bible.

Pendant six ans, elle tricota des bas, cultiva des légumes, s’occupa d’une ruche d’abeilles, éleva des poules pour en vendre les œufs et aida des fermiers de la région à récolter leur moisson. Ainsi, peu à peu, elle put accumuler assez d’argent pour réaliser son rêve. Chaque samedi, elle avait l’occasion d’aller chez Mme Evans, la femme d’un fermier, qui l’invitait à aller lire la Bible chez elle.

À l’âge de 16 ans, Mary avait amassé suffisamment d’argent. Elle apprit que Monsieur Charles, un pasteur de Bala, vendait des Bibles. Mary entreprit donc le voyage, bien que la distance fut d’environ 40 km et que le trajet fut périlleux et ardu, car souvent des voleurs guettaient les voyageurs et leur volaient leur argent. Mary se confia en Dieu et le pria de la protéger en route.

Elle arriva le jour suivant, et constata qu’il ne restait qu’une seule Bible galloise – et que Monsieur Charles l’avait déjà promise à un de ses amis. Déçue, Mary commença à pleurer. Monsieur Charles fut tellement touché qu’il eut compassion de la jeune femme. Il lui dit qu’il possédait une Bible anglaise et que son ami lisait aussi bien l’anglais que le gallois. Il vendit donc la Bible galloise à Mary.

Cet événement parla au coeur de M. Charles qui passa à l’action. Quatre ans plus tard, il présenta à Londres la situation du peuple gallois, en exposant leur besoin en Bibles avec une telle éloquence que le révérend Thomas Hughes, pasteur de l’église baptiste de Battersea, s’écria : « Il faut certainement créer une société pour subvenir à ce besoin. Mais si nous le faisons pour le pays de Galles, pourquoi ne pas agir ainsi pour la Grande-Bretagne ? Et pourquoi pas pour le reste du monde ? »

Cette simple réunion de 300 personnes permit de fonder la British and Foreign Bible Society et, par la suite, de commencer le travail des Sociétés bibliques qui depuis continuent à traduire et diffuser la Bible à travers le monde entier.

Si Mary Jones avait tant à coeur de posséder une Bible et de pouvoir la lire, c'est que deux siècles auparavant, par la grâce de Dieu, des hommes comme Luther, Calvin ou Cranmer avaient rétabli son autorité dans l'Eglise. La Réforme avait permis de remettre en cause toutes les traditions et enseignements humains qui s'opposaient à la Parole de Dieu. En rendant la Bible au peuple, la Réforme lui a rendu Jésus, car toute la Bible parle de Christ.

Je crois qu'il est impossible de trop souligner l'importance de la Bible. Un auteur indien, Mishal Mangalwasi a écrit un livre (non traduit en français) intitulé « Le livre qui fit un monde: comment la Bible a créé l'âme de la civilisation occidentale ». Ces mots ne sont pas trop forts.

L'année dernière, on a fêté le 400eme anniversaire de la King James version, la plus grande traduction de la Bible réalisée par la Réforme anglaise. A cette occasion, le Ministère de l'Education britannique a fait envoyer à toutes les bibliothèques scolaires du pays un exemplaire de la Bible King James. Rassurez-vous: il ne s'agissait pas de faire du "prosélytisme", mais de reconnaître un fait indéniable: le langage de la Bible King James a façonné l'anglais actuel de façon décisive. Et on pourrait dire la même chose de la Bible de Luther pour l'allemand. Et mes amis gallois savent que si leur langue a pu survivre, c'est parce qu'elle avait été utilisée pour traduire la Bible et qu'elle a donc continuée à être utilisée. En en français, d'où viennent des expressions telles que « tohu-bohu », « pleurer comme une Madeleine », « une traversée du désert » ou « fils prodigue »?

Tout cela, ce sont des faits que même des athées complets sont obligés de reconnaître d'un point de vue purement culturel. Et on pourrait encore dire que la Bible a profondément influencé nos arts, des sculptures de nos cathédrales aux tableaux de nos peintres en passant par le chant grégorien ou la musique de Bach. La Bible, enfin, a pendant longtemps été la base de nos lois.

Voilà pourquoi on peut dire qu'elle est un des fondements de nos sociétés. Et ces dernières prennent un risque suicidaire quand elles s'attaquent à ce fondement, mues par je ne sais quelle haine de soi-même. On ne scie jamais impunément la brache sur laquelle on est assis.

Mais même au sin du monde dit chrétien, la tendance est inquiétante. On voit par exemple certaines églises (y compris « protestantes ») prendre position sur des sujets de société dans des documents officiels, préparés bien sûr par des gens très qualifiés. Dans ces documents, ce qui frappe trop souvent, c'est qu'on a recours à la psychologie, à la sociologie, mais qu'on ne se réfère pas à la Bible. Je n'ai rien contre la psycho ou la socio qui, si elles restent à leur place, peuvent être utiles. Mais on voit bien dans cette attitude un refus pratique de se soumettre à l'autorité de la Parole de Dieu qui, il est vrai, a des choses à dire que nos sociétés ne veulent plus entendre. Là aussi, les communautés qui se laissent séduire et prennent cette pente glissante le font à leur grand risque.

Et nous?? Avons-nous pour la Bible la même passion que Luther...ou Mary Jones?
Quand les Sociétés Bibliques ont été créées, leur but était de vendre la Bible pour l'équivalent d'une journée de travail. Aujourd'hui, le smic journalier est à 59 euros, et on trouve la Segond 21 à 1,50€. Nous avons donc la chance de pouvoir très facilement disposer d'une Bible que ce soit en version papier, sur internet ou en audio. Moi qui ai reçu tant de lettres d'Afrique implorant l'envoi d'une Bible je peux vous dire que c'est une grande chance, que nous ne devrions pas négliger.
Nous avons aussi la chance d'être libres de possèder une Bible: nombreux sont les pays où elle est interdite.
Nous avons la chance d'appartenir à une église où la Bible est reçue pour ce qu'elle est vraiment: la Parole de Dieu. Elle est prêchée lors de nos cultes, étudiée dans les différents cercles bibliques, méditée avec Notre Culte Quotidien ou Lumière sur la Parole.

Il n'y a donc aucune raison pour laquelle nous devrions être condamnés à la famine spirituelle, Dieu merci!!
Mais je voudrais quand même revenir sur les paroles de Jésus que nous avons entendues ce matin:

Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.
Prenons garde à ces mots.

Ils nous disent tout d'abord que si nous demeurons dans la Parole de Jésus, qui nous a été transmise et que nous retrouvons aujourd'hui dans les pages de nos Bibles, nous connaîtrons la vérité. Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui disent qu'il n'y a pas de vérité, ou qu'on ne peut pas la connaître. Ce n'est manifestement pas le point de vue de Jésus.
Lui veut que nous connaissions la vérité, et alors nous serons rendus libres.

Voilà qui est précieux. Trop souvent, un certain fondamentalisme (qui n'est pas plus dans l'esprit de la Réforme conservatrice que le libéralisme) a voulu transformer la Bible en code de morale, en liste de « fais ceci, ne fais pas cela ».
Mais la lecture de la Bible, individuelle et collective, est destinée à nous rendre libres. Libres de remettre en cause les traditions (y compris les traditions protestantes et luthériennes d'ailleurs); libres de remettre en cause ce que nous croyions, les idées préconçues, parce que, ultimement le dernier mot doit rester à Dieu. Nous n'avons plus à nous préoccuper du Vatican, ou du Politiquement Correct actuellement en cours. Nous sommes libres. Libres de penser et d'agir guidés par l'amour de Dieu en Jésus-Christ.

De la Bible, nous pourrons toujours tirer de l'ancien et du nouveau. Alors, allons puiser à la source de la connaissance, de la consolation, de l'exhortation. Allons puiser dans la Parole la vérité et la liberté.

Amen.

dimanche 21 octobre 2012

LUC 5:1-11

Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Il y a quinze jours nous avons médité ensemble sur le texte de Joël au l'exhortation « n'aie pas peur » était centrale. Nous avons pu voir que ce « n'aie pas peur» est en fait au coeur du message que Dieu adresse à son peuple à travers les générations.
Quelques temps plus tard, l'un d'entre vous m'a dit « d'accord, il était question de ne pas voir peur, mais cela ne disait pas 'aie confiance' »
Il est vrai qu'il y a une nuance entre le fait de ne pas avoir peur et le fait d'avoir confiance. Ils sont bien sûr proches l'une de l'autre, mais ils ne sont pas absolument identiques.
Alors ce matin, interrogeons-nous un peu sur la confiance.
La confiance est essentielle, et même à des niveaux dont vous n'avez peut-être pas conscience. Par exemple, pensez à un billet de 20 euros: il ne vaut 20 euros que parce que vous avez confiance dans les autorités qui l'ont émis. Sinon, ce n'est qu'un bout de papier!
La confiance est aussi précieuse. Il est précieux d'être quelqu'un dans lequel on a confiance. Il est précieux aussi de pouvoir faire confiance à d'autres: son conjoint, sa famille, un médecin, un notaire...C'est précieux parce que cela est libérateur.
Et la confiance en Dieu me direz-vous? Déjà, il est intéressant de constater qu'en français, « foi » et « confiance » partagent une même racine latine. Voilà qui nous met déjà sur la piste: avoir la foi en Dieu n'est pas uniquement savoir des choses (même correctes) à propos de la Trinité, de Christ mais c'est aussi être dans une relation de confiance. Notre Dieu n'est pas un concept: il est Dieu, il est vivant et il est réel.

Pour aller plus loin, je vous propose de méditer sur un texte que nous trouvons au début de l'Evangile de Luc:

Comme la foule se pressait autour de [Jésus] pour entendre la parole de Dieu, et qu'il se tenait près du lac de Gennésareth, il vit au bord du lac deux bateaux d'où les pêcheurs étaient descendus pour laver leurs filets. Il monta dans l'un de ces bateaux, qui était à Simon, et il lui demanda de s'éloigner un peu du rivage. Puis il s'assit, et du bateau il instruisait les foules.
Lorsqu'il eut cessé de parler, il dit à Simon : Avance en eau profonde, et jetez vos filets pour pêcher. Simon lui répondit : Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre. Mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. L'ayant fait, ils prirent une grande quantité de poissons : leurs filets se déchiraient. Ils firent signe à leurs associés qui étaient dans l'autre bateau de venir les aider. Ceux-ci vinrent et remplirent les deux bateaux, au point qu'ils enfonçaient. Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus et dit : Seigneur, éloigne-toi de moi : je suis un homme pécheur. Car l'effroi l'avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche qu'ils avaient faite. Il en était de même de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, les compagnons de Simon. Jésus dit à Simon : N'aie pas peur ; désormais ce sont des êtres humains que tu prendras. Alors ils ramenèrent les bateaux à terre, laissèrent tout et le suivirent. (Luc 5.1-11, NBS)


Cet épisode se produit quelques jours seulement après que Jésus ait guéri la belle-mère de Pierre. Ce dernier ressent donc au moins un grand respect pour Jésus et il est conscient de son pouvoir. Mais il lui reste beaucoup à apprendre pour comprendre que Jésus est vraiment.
Pierre, vous le savez, est pêcheur. Il vient de passer toute une longue nuit à lancer ses filets. En vain. Il n'a rien pris. Il y a des jours comme ça, n'est-ce pas? Et parfois les jours deviennent même des semaines voire des mois comme ça...
Alors quand Jésus lui demande de se servir de son bateau comme d'une estrade, pour enseigner les gens, Pierre n'a bien sûr aucune raison de dire non.
Mais le nouveauté c'est que Jésus, une fois qu'il a terminé, dit à Pierre de faire quelque chose de proprement ridicule. «  Avance en eau profonde, et jetez vos filets pour pêcher »
C'est ridicule, parce que c'était la nuit que le poisson remonte à une faible profondeur, près du rivage, et qu'il peut moins détecter les filets. Alors quand Jésus dit de faire tout le contraire de ce qu'il faut faire, Pierre se dit sans doute que ce Jésus est sans doute très bon pour l'enseignement (et, à la limite, pour les charpentes...) mais qu'il ferait sans doute mieux de s'en tenir à ce qu'il connaît. C'est lui le pêcheur professionnel, le patron du bateau. Il n'a pas besoin qu'on lui apprenne son travail, Pierre.
La réponse de Pierre est un des pivots de ce texte. «  Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre. Mais, sur ta parole, je vais jeter les filets »
Le mot traduit pas « maître » est, en grec, l'équivalent de « responsable, chef... ». Certains y voient comme une pointe de sarcasme « à vos ordres, mon capitaine!! »...tout en sachant très bien que cela ne servira à rien. Et pourtant, à ce moment de sa vie spirituelle, Pierre en sait assez sur Jésus pour jeter quand même ses filets, contre toute logique.
Et je crois que ce jour-là, au tout début de son chemin aux côtés de Christ, Pierre a fait un grand pas. Le pas de la confiance.
Parce que c'est une chose que d'acouter un maître spirituel et de le trouver fantastique. C'est encore mieux s'il guérit vos proches. Mais là, Jésus touche à un territoire que nous aimons croire sous notre contrôle: celui de notre vie dans ce qu'elle a de plus quotidien, celui de notre métier.




Réflechissez bien: je crois qu'il est tout à fait possible d'être chrétien (j'entends par là avoir une compréhension correcte du message de la Bible) tout en étant en réalité athée sur bien des plans. On peut bien connaître son Catéchisme, on peut même y croire tout en refusant en réalité de croire que Jésus peut vraiment agir dans notre difficulté au travail, notre souci de santé...
Je crois que cette attitude a deux origines: d'une part, nous cherchons à garder le contrôle de pans entiers de nos vies; d'autre part, nous pensons au fond de nous-mêmes que le bras de Dieu est en fait trop court pour nous aider efficacement ici et maintenant. Au coeur de ces attitudes on trouve un manque de confiance en Dieu.


Je pense que Pierre en était là. «  D'accord Jésus, je te trouve formidable, mais pour cette histoire de pêche, tu racontes n'importe quoi quand même... ». Et pourtant, comme nous l'avons vu, Pierre fait le pas de la confiance. Oh, certainement avec beaucoup d'interrogations et de doutes, mais la confiance quand même. La confiance qui vient d'une rencontre avec ce Jésus tellement fort, tellement unique. Cette confiance à laquelle nous aussi nous sommes appelés quand il faut nous avancer en eau profonde.
A ce moment-là, sachons comme l'a fait Pierre nous baser « selon la Parole » de Jésus. Pierre n'est pas resté prisonnier des apparences, de l'apparente inutilité de ce que Jésus lui demandait. Il a fait confiance en sa parole, que nous pouvons aussi garder dans notre coeur.
Frères et soeurs, Dieu sait que la confiance n'est pas facile. Alors il nous a laissé sa Parole pour la nourrir. Cette parole qui nous dit:
« tes péchés te sont pardonnés », « je ne t'abandonnerai pas », « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles »
Les doutes de Pierre étaient compréhensibles. Mais Jésus a voulu l'enseigner, lui apprendre à se fier à sa parole et non à ce que nous appelons l'évidence. Cela c'est la confiance et celui que se confie en Dieu ne le regrettera jamais.


C'est ce qui est arrivé à Pierre. La pêche littéralement miraculeuse qui a suivi l'ordre de Christ lui a montré que ce Jésus s'y connaissait en d'autres choses que de la « spiritualité », que la nature même lui était soumise. Je peux vous dire, par ma propre expérience, que laisser Dieu diriger nos vies nous amène à prendre conscience toujours plus de sa puissance et de sa grandeur.
Pierre est sous le choc, parce qu'il comprend que, comme le disent les jeunes d'aujourd'hui, en face de lui « il y a du lourd, du très lourd ».
Seigneur, éloigne-toi de moi : je suis un homme pécheur
Vous voyez, il n'y a plus de « maître ». Jésus est le Seigneur. Pierre pensait qu'il dominait ce lac, les poissons, la façon de les prendre dans des filets, et il se rend compte que tout cela n'est rien face à la puissance de celui qui est en face de lui. Pierre était parti attraper des poissons, et c'est lui qui a été pris. Pris par la grandeur de Christ, pris par sa compassion aussi qui lui a fait donner son pain quotidien à Pierre.
Luc parle d'effroi, d'agenouillement, on pourrait parler de prostration. Mais Jésus va relever Pierre «  N'aie pas peur ; désormais ce sont des êtres humains que tu prendras. Alors ils ramenèrent les bateaux à terre, laissèrent tout et le suivirent »


Jésus annonce à Pierre que sa vie va changer, qu'il va lui confier une mission . Certes, nous en sommes encore loin et Pierre connaîtra encore bien des chutes (y compris en tant que figure éminente parmi les apôtres). Mais, de pêcheurs de poissons il va devenir pêcheur d'humains.
C'est ce que fait Jésus quand il entre dans une vie. Il la transforme, il la magnifie.


J'ai choisi ce texte pour vous parler de confiance. Mais je crois que la plus grandce confiance, c'est celle que Jésus fait à Pierre et à ses compagnons, cette bande de bras cassés lents à comprendre qu'il choisit pour devenir ses disciples, ses serviteurs.
Nous aussi, Jésus nous invite à le servir. Il y a tant à accomplir ne serait-ce qu'au sein de notre église locale, où tous peuvent trouver moyen d'être utiles.


Alors, comme Pierre et les autres, suivons Jésus. Faisons-lui confiance. Il nous fait confiance.


Amen.

jeudi 18 octobre 2012

mercredi 17 octobre 2012

Déclaration de foi du synode clandestin de Barmen



Ce texte de la charte de la résistance spirituelle au nazisme a été adoptée à Barmen (Wuppertal), en Allemagne, en 1934, par des membres d'Eglises luthériennes, réformées et unies.



1 - "Je suis le chemin, la vérité et la vie, nul ne vient au Père que par moi" (Jn14/6)
"En vérité, en vérité je vous le dis, celui qui n'entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs est un brigand (...). Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé " (Jean 10/1-9)
Jésus-Christ, selon le témoignage de l'Ecriture Sainte, est l'unique Parole de Dieu. C'est elle seule que nous devons écouter; c'est à elle seule que nous devons confiance et obéissance, dans la vie et dans la mort.
Nous rejetons la fausse doctrine selon laquelle, en plus et à côté de cette seule Parole de Dieu, l'Eglise pourrait et devrait reconnaître d'autres événements et pouvoirs, personnalités et vérités, comme Révélation de Dieu et source de sa prédication.
2 - "Jésus-Christ a été fait pour nous, de la part de Dieu, sagesse et justice, sanctification et rédemption " (I Col. 1/30)
De même que Jésus-Christ nous communique de la part de Dieu la pardon de tous nos péchés, de même il est également la puissante interpellation de Dieu qui revendique notre vie tout entière; en lui nous advient une joyeuse libération des entraves impies de ce monde pour un service libre et reconnaissant parmi ses créatures.
Nous rejetons la fausse doctrine selon laquelle il y aurait des domaines de notre vie dans lesquels nous n'appartiendrions pas à Jésus-Christ mais à d'autres seigneurs et dans lesquels nous n'aurions plus besoin de justification et de sanctification.
3 - "Professons la vérité dans la charité, et croissons à tous égards en celui qui est le Chef, Christ, par lequel tout le corps est uni" (Eph. 4/15-16)
L'Eglise chrétienne est la communauté des frères dans laquelle Jésus-Christ présent agit comme Seigneur, par le Saint-Esprit, dans la Parole et les Sacrements. C'est au milieu même du monde pécheur que, par sa foi et son obéissance, par son message et par ses institutions, elle doit confesser, Eglise des pécheurs sauvés par grâce, qu'elle n'appartient qu'à lui seul et qu'elle vit et voudrait vivre uniquement de la force qu'il donne et de ses enseignements dans l'attente de son retour.
Nous rejetons la fausse doctrine selon laquelle l'Eglise pourrait abandonner le contenu de son message et son organisation à son propre bon plaisir ou aux courants successifs et changeants de convictions idéologiques et politiques.
4 - "Vous savez que les princes des nations asservissent et que les grands les tiennent sous leur puissance. Il n'en sera pas ainsi parmi vous; au contraire, celui qui voudra être grand parmi vous qu'il soit votre esclave " (Mat. 20/25-26)
S'il y a différentes fonctions dans l'Eglise, aucune d'entre elles ne doit dominer les autres, car toutes doivent concourir à l'exercice du ministère confié à la communauté toute entière.
Nous rejetons la fausse doctrine selon laquelle l'Eglise pourrait, en dehors de ce ministère, se donner ou se laisser donner un chef muni de pouvoirs dictatoriaux.
5 - "Craignez Dieu, et rendez honneur au Roi ! " (I Pierre 2/17)
L'écriture nous dit que selon l'ordre voulu par Dieu, l'Etat a, dans un monde qui n'est pas encore libéré et dans lequel l'Eglise est dressée, la tâche de veiller au droit et à la paix en usant de la menace et de la violence dans les limites de la clairvoyance et des possibilités humaines. Avec gratitude, et dans la crainte de Dieu, l'Eglise reconnait les bienfaits de cet ordre. En annonçant le Royaume de Dieu, sa loi et sa justice, elle rappelle, tant à ceux qui sont gouvernés qu'à ceux qui gouvernent, quelle est leur responsabilité. Elle se fie à la puissance de la Parole de Dieu et lui obéit, car c'est par elle que Dieu soutient toutes choses.
Nous rejetons la fausse doctrine selon laquelle l'Etat devrait et pourrait, dépassant en cela les compétences de sa mission particulière, prétendre devenir l'ordre unique et total de toute la vie humaine et remplir ainsi jusqu'à la vocation même de l'Eglise. Nous rejetons la fausse doctrine selon laquelle l'Eglise devrait et pourrait, dépassant en cela les compétences de sa mission particulière, s'approprier le caractère, les tâches et le prestige de l'Etat et devenir ainsi elle-même un organe de l'Etat.
6 - "Voici, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde" (Mat. 28/20)
"La Parole de Dieu n'est pas liée" (2 Tim. 2/9)
La mission de l'Eglise, en quoi s'enracine sa liberté, consiste à communiquer à tout le peuple, à la place du Christ, donc au service de sa parole et de son oeuvre, attestées par la prédication et les sacrements, le message de la libre grâce de Dieu.
Nous rejetons la fausse doctrine selon laquelle l'Eglise pourrait, en vertu d'un acte d'autonomie humaine, mettre la Parole et l'oeuvre du Seigneur au service de désirs, de buts et de plans quelconques choisis de sa propre autorité.
Le Synode confessant de l'Eglise évangélique allemande déclare voir, dans la reconnaissance de ces vérités et le rejet de ces erreurs, l'indispensable fondement théologique de l'Eglise évangélique allemande, considérée comme une fédération des Eglises confessantes. Il invite tous ceux qui peuvent se joindre à ces déclarations à se souvenir de ces mises au point théologiques lorsqu'ils auront à prendre des décisions de politique ecclésiastique. Il prie tous ceux que cela concerne de revenir à l'unité de la foi, de l'amour et de l'espérance.
"Verbum Dei manet aeternum ".

Date de parution : 31 mai 1934

dimanche 14 octobre 2012

L'ARBRE DE VIE

Chers frères et soeurs en Christ,
chers amis,

Une fois n'est pas coutume: je vous propose aujourd'hui une prédication thématique.
Dans la lecture de l'Ancien Testament, nous avons entendu ce matin que la sagesse est « un arbre de vie pour ceux qui s'attachent à elle » (Proverbes 3.18).
Arbre de vie. Voilà un des thèmes à la fois les plus centraux et les plus discrets de la Bible. En fait, mon idée de ce matin est que le thème de l'arbre de vie nous fait comprendre l'ensemble de la Bible, l'ensemble de ce que Dieu a fait pour nous.
Allons tout d'abord au premier livre de la Bible, la Génèse, où nous voyons une description du Jardin d'Eden:
8 L'Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l'est, et il y mit l'homme qu'il avait façonné.9 L'Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute sorte, agréables à voir et porteurs de fruits bons à manger. Il fit pousser l'arbre de la vie au milieu du jardin, ainsi que l'arbre de la connaissance du bien et du mal.10 Un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras (…) 15 L'Eternel Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin d'Eden pour qu'il le cultive et le garde.16 L'Eternel Dieu donna cet ordre à l'homme: «Tu pourras manger les fruits de tous les arbres du jardin,
17 mais tu ne mangeras pas le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras, c'est certain.»
Genèse 2.8-10, 15-17

Notons ici quatre éléments:
  • l'arbre de vie (qui donnait la vie éternelle)
  • l'arbre de la connaissance du bien et du mal (on pourrait dire aussi l'arbre du jugement)
  • l'eau, coulant calmement, offrant une image de quiétude et de paix.
  • La présence de Dieu

A présent, faisons un grand bond et écoutons un extrait des dernières pages de la Bible, dans le livre de l'Apocalypse, qui nous présente la Nouvelle Jérusalem:
Puis il (l'ange) me montra le fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'Agneau.2 Au milieu de la place de la ville et entre les deux bras du fleuve se trouvait l'arbre de vie qui produit douze récoltes; il donne son fruit chaque mois et ses feuilles servent à la guérison des nations. 3 Il n'y aura plus de malédiction. Le trône de Dieu et de l'Agneau sera dans la ville; ses serviteurs lui rendront un culte. 4 Ils verront son visage et son nom sera sur leur front. 5 Il n'y aura plus de nuit et ils n'auront besoin ni de la lumière d'une lampe ni de celle du soleil, parce que le Seigneur Dieu les éclairera. Et ils régneront aux siècles des siècles.

A présent, notons ce qu'Apocalypse 22 a en commun avec Genèse 2.
  • il y a de l'eau
  • il y a l'arbre de vie
  • il y a la présence de Dieu
  • la chose qui manque, c'est l'arbre de la connaissance du bien et du mal.

Il y a des différences bien sûr. Les choses étaient bonnes dans le Jardin d'Eden, mais elles seront parfaites dans la Nouvelle Jérusalem. Et cela évoque notre parcours, notre destinée. Nous sommes appelés à monter de la Genèse vers l'Apocalypse. Nos racines sont dans le Jardin d'Eden, mais la Nouvelle Jérusalem est notre destination.
Mais pour comprendre cette trajectoire, il faut comprendre ce qu'il s'est passé.
Adam et Eve pouvaient tout faire dans le Jardin d'Eden. Ils avaient accès à tous les abres, y compris l'arbre de vie, ce qui signifie en fait qu'ils étaient immortels. Le seul fruit qui leur était interdit était celui de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Mais Adam et Eve sont tombés dans un piège:
Le serpent était le plus rusé de tous les animaux sauvages que l'Eternel Dieu avait faits. Il dit à la femme: «Dieu a-t-il vraiment dit: 'Vous ne mangerez aucun des fruits des arbres du jardin'?»2 La femme répondit au serpent: «Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. 3 Cependant, en ce qui concerne le fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: 'Vous n'en mangerez pas et vous n'y toucherez pas, sinon vous mourrez.'»
4 Le serpent dit alors à la femme: «Vous ne mourrez absolument pas,
5 mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme Dieu: vous connaîtrez le bien et le mal.»

Comprenons-nous l'enjeu de ce récit? Il tient dans la stratégie du Serpent. Elle est double: 1) mettre en doute dans l'esprit d'Adam et d'Eve l'amour de Dieu pour eux; 2) les convaincre qu'ils pouvaient eux aussi devenir des Dieux.
Car connaître le bien et le mal, c'est en fait dire ce qui est bien et ce qui est mal, c'est établir ses propres normes, sans se soucier de celles de Dieu. C'est, disons-le clairement, vouloir se faire Dieu soi-même: c'est cela qu'ont fait Adam et Eve! Et il me semble que cette volonté de se faire Dieu, on la retrouve encore aujourd'hui, quand nos sociétés ont la prétention de remettre en cause des pans entiers de notre morale judéo-chrétienne ou bien quand nous jouons aux apprentis sorciers en manipulant le vivant avec les OGM et les cellules souches...

Adam et Eve se sont laissés tromper, et ils se sont révoltés contre leur Dieu. Cette révolte a bien sûr eu des conséquences: Dieu a chassé Adam et Eve du Jardin, parce que le péché ne peuvent cohabiter avec sa sainteté. Surtout, il est encore dit dans l'Ecriture:
L'Eternel Dieu dit: «Voilà que l'homme est devenu comme l'un de nous pour la connaissance du bien et du mal. Maintenant, empêchons-le de tendre la main, de prendre aussi du fruit de l'arbre de vie, d'en manger et de vivre éternellement!»23 Ainsi, l'Eternel Dieu le chassa du jardin d'Eden pour qu'il cultive la terre d'où il avait été tiré.24 Après avoir chassé Adam, il posta à l'est du jardin d'Eden les chérubins qui agitent une épée flamboyante pour garder le chemin de l'arbre de vie. il posta à l'est du jardin d'Eden les chérubins qui agitent une épée flamboyante pour garder le chemin de l'arbre de vie.

Dieu interdit à Adam et Eve l'accès à l'arbre de vie. Il l'avait dit: tu ne mangeras pas le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras, c'est certain...
La Bible nous dit que le salaire du péché, c'est la mort. Les souffrances et la mort qui sont tellement partie de notre monde ne faisaient pas partie du plan de Dieu. Elles sont la conséquence du choix qu'a fait l'humanité de se rebeller et de prendre son propre chemin, en chemin en l'occurrence bordé de larmes et de grincements de dents.

Les choses auraient pu en rester là. L'acès à l'arbre de vie aurait pu nous être complètement interdit, pour toujours. Mais Dieu a décidé qu'il n'en serait pas ainsi. Poussé par son amour et sa compassion, incapable de supporter la victoire du mal et des ténèbres, Dieu a voulu nous ramener à l'arbre de vie. Souvenez-vous: du Jardin d'Eden à la Nouvelle Jérusalem, de l'arbre de vie à l'arbre de vie...

Et ce retour à l'arbre s'est fait...par le bois! Je m'explique.
Un jour, Jésus a dit à ses disciples:
C'est moi qui suis le vrai cep (...) vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. (Jean 15.1,12)

Le cep: un arbre pour le Juifs de ce temps. Un arbre très important pour eux puisqu'il symbolisait leur nation. Mais Jésus dit: je suis le vrai cep, et vous devez rester attachés à moi pour vivre. Un arbre qui donne la vie...ça ne vous rappelle rien?

Mais comment Jésus peut-il donner la vie? Et bien, par le bois, le bois qui a été une image du salut depuis longtemps, depuis que Noé a construit une arche...en bois.

Vous connaissez peut-être le produit Xilophène Color. Phène: ce qui fait briller. Xulos: le bois.
Et ce mot grec « xulos », on le retrouve à des endroits absolument essentiels du Nouveau Testament.

Par exemple, en Galates 3.13:
Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour nous, puisqu'il est écrit: Tout homme pendu au bois est maudit.

Et en 1 Pierre 3.24
Jésus a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice ; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris.

Ici, le bois (xulon) désigne clairement la croix de Jésus. Et Paul ainsi que Pierre nous explique les effets la mort du Christ: nous sommes rachetés, pardonnés, appelés à une vie nouvelle.

Et quand, en Apocalypse 22 il est question de l'arbre de vie, il faudrait en fait dire « bois de vie » car c'est le même terme que celui employé par les apôtres pour parler de la croix.

Oui, la croix de Christ est devenue l'arbre de vie par ce que c'est d'elle que vient la vie, la restauration de toutes choses et la victoire sur toutes les forces des ténèbres. Et je crois que c'est la Croix du Christ qui trônera dans la Nouvelle Jérusalem, pour manifester cette victoire.

Sans arbres, il n'y aurait pas de vie sur notre planète. C'est parce qu'ils absorbent le dioxyde de carbone que nous rejetons et qu'ils le rejettent en oxygène. De la même manière, Jésus a pris notre culpabilité sur lui et nous a donné la vie éternelle.

Alors, la prochaine fois que vous vous promènerez en forêt, laissez les arbres vous rappeler l'amour de Dieu pour vous.

Amen.

lundi 8 octobre 2012

Demain, mardi 9, étude biblique à Melle à 20h15. Nous continuons à étudier Actes (chapitre 14).

Cordiale invitation à tous!

dimanche 7 octobre 2012

JOEL 2.21-27 (Fêtes des Récoltes)

21 »Terre, n'aie pas peur, sois dans l'allégresse et réjouis-toi, car l'Eternel fait de grandes choses!
22 Bêtes sauvages, n'ayez pas peur, car les plaines du désert reverdiront, les arbres porteront leurs fruits, le figuier et la vigne donneront leurs richesses.
23 Et vous, habitants de Sion, soyez dans l'allégresse et réjouissez-vous en l'Eternel, votre Dieu, car il vous donnera la pluie au moment voulu, il vous enverra les premières et les dernières pluies, comme par le passé.
24 Les aires se rempliront de blé, et les cuves regorgeront de vin nouveau et d'huile. 25 »Je vous remplacerai les années qu'ont dévorées la sauterelle, le grillon, le criquet et la chenille, ma grande armée que j'avais envoyée contre vous.
26 Vous mangerez et vous vous rassasierez, vous célébrerez le nom de l'Eternel, votre Dieu, qui aura fait pour vous des prodiges; et mon peuple ne sera plus jamais dans la honte. 27 Vous saurez que je suis au milieu d'Israël, que je suis l'Eternel, votre Dieu, et qu'il n'y en a pas d'autre, et mon peuple ne sera plus jamais dans la honte.


Chers frères et soeurs,
chers amis

Terre, n'aie pas peur, sois dans l'allégresse et réjouis-toi, car l'Eternel fait de grandes choses!

Tels sont les mots que le prophète Joël a, il y a bien longtemps, prononcé lors d'un sermon bien spécial. Spécial, parce qu'au lieu de parler au peuple, il s'adressait...à la terre, au sol, à l'humus...Voilà une audience étrange pour un prédicateur et encore plus pour un prophète. Mais Joël avait de bonnes raisons d'annoncer à la création un message de réconfort: n'aie pas peur...!

La terre avait des raisons d'avoir peur. Une sécheresse terrible l'avait touchée, et une invasion de sauterelle avait détruit la végétation. Comme il est dit dans le chapitre 1:
Les champs sont dévastés, la terre est attristée, car les blés sont détruits, le vin nouveau est perdu, l'huile est desséchée. 11 Les laboureurs sont consternés, les vignerons se lamentent à cause du blé et de l'orge, parce que la moisson des champs est perdue.12 La vigne est desséchée, le figuier flétri; le grenadier, le palmier, le pommier, tous les arbres des champs sont desséchés. La joie a cessé parmi les hommes!

La situation était tellement grave qu'on avait même dû arrêter d'offrir des offrandes liquides et végétales dans le temple!!

La Bonne Nouvelle, c'est que l'Eternel va agir au milieu de cette désolation et envoyer le grain, la vigne et l'huile, afin que la joie puisse être restaurée. Alors Joël prêche l'Evangile à la terre: Terre, n'aie pas peur, sois dans l'allégresse et réjouis-toi, car l'Eternel fait de grandes choses!

Et il étend ce message aux animaux: 22 Bêtes sauvages, n'ayez pas peur, car les plaines du désert reverdiront, les arbres porteront leurs fruits, le figuier et la vigne donneront leurs richesses.

J'ai dit il y a un instant que Joël préchait l'Evangile à la terre. J'admets que l'idée puisse paraître étrange et même incongrue; mais cet appel « n'aie pas peur » est bel et bien au coeur de la Bonne Nouvelle que Dieu nous envoie. En fait, on pourrait dire que ces paroles sont revenues tellement souvent, dans la bouche des prophètes et dans celle de notre Seigneur Jésus, qu'on pourrait dire qu'il est une des « marques de fabriques » du message que Dieu adresse à son peuple dans tous les lieux et dans toutes les générations.

«N'aie pas peur! Je viens moi-même à ton secours.» ( Esaïe 41.13)
«N'ayez pas peur, restez en place et regardez la délivrance que l'Eternel va vous accorder aujourd'hui. (Exode 14.13)
Que votre coeur ne se trouble pas! Croyez en Dieu, croyez aussi en moi...« Que votre coeur ne se trouble pas et ne se laisse pas effrayer. » (Jean 14.1,17)
N'ayez pas peur, dit l'ange aux femmes qui cherchent dans la tombe un Christ déjà ressuscité.

Et aujourd'hui, nous entendons Dieu dire « n'ayez pas peur » à la terre et aux animaux, aux arbres et aux épis.
Voilà qui nous rappelle, s'il en était besoin, que c'est toute la création et pas seulement les humains, qui est placée dans l'alliance de Dieu, et qu'il prend soin de tout ce qu'il a créé.
Souvent, nos prédications sont centrées (à juste titre) sur le Christ Sauveur. C'est le deuxième article du Credo: « je crois en Jésus-Christ, son Fils unique notre Seigneur ». Mais nous avons parfois eu tendance à oublier le premier article: « Je crois en Dieu le Père tout puissant, Créateur du ciel et de la terre ». Dieu a créé notre terre, notre univers, mais il ne s'est pas retiré de sa création. Il continue à veiller sur elle, et il va donc aussi veiller sur nous.

C'est ce que Jésus nous a dit dans l'Evangile de ce matin: Dieu prend soin des passereaux, Dieu prend soin des lys: ne vous inquiétez pas, il prendra aussi soin de vous! N'ayez pas peur!
Tout ceci doit nous amener à nous rendre compte de certaines choses:
tout d'abord, nous devons cesser de croire que Dieu a fait de nous autres humains des propriétaires de notre planète. Nous n'en sommes au plus que des gestionnaires, et les gesitonnaires doivent rendre des comptes à celui qui est au dessus d'eux. N'oublions jamais que nous sommes nous aussi des créatures, et ne nous prenons pas pour le Créateur.
Deuxièmement, nous pouvons nous concentrer sur l'amour créatif de Dieu. Dans le livre de la Genèse, nous voyons Dieu façonner l'homme avec la poussière de la terre. D'ailleurs, le nom du premier homme, Adam, vient du mot hébreu qui veut dire « terre ». Voilà pourquoi, la Bible Chouraqui préfère l'appeler « le glèbeux ». Et nous aussi, dans toutes nos fragilités, nous sommes « glébeux ». Alors oui, nous sommes poussière et nous redeviendrons poussière.

Mais Dieu sait de quoi nous sommes faits. Voilà pourquoi aussi il va nous soutenir. Parce quel nous le savons, il y a des périodes dans nos vies où « les blés sont détruits, le vin nouveau est perdu, l'huile est desséchée ». Ce peut être des soucis de santé, des problèmes au travail, des trahisons, le manque d'argent. Dans ces moments-là souvenons-nous que le Dieu qui a parlé à la terre au temps de Joël continue à parler aux glébeux que nous sommes. Plaçons notre confiance dans notre Dieu créateur, en ayant l'assurance qu'il peut nous rendre tout ce que la sauterelle a dévasté dans nos vies.
Au moment de la création, c'est la Parole de Dieu qui a tout accompli. Et un jour la Parole s'est faite chair et Jésus est venu marcher sur nos chemins. C'est lui nous donne tous les jours ce dont nous avons besoin pour nos corps et nos âmes. Ce sont ses paroles, contenues dans les Saintes Ecritures, qui nous instruisent et nous encouragent. Quand la parole de Dieu est prononcée sur notre glèbe, nous pouvons devenir de nouvelles créations, des êtres nouveaux, régénérés. Et c'est aussi la parole de Dieu qui va faire du pain et du vin, venus de la terre, le vrai corps et le vrai sang du Christ.

Ce repas des chrétiens, on l'appelle en grec l'eucharistie, ce qui signifie « actions de grâce ». C'est ce que nous voulons faire aujourd'hui particulièrement, rendre grâce pour les bénédictions reçues tout au long de l'année qui va bientôt finir. La viande, les légumes et les fruits qui vont nous nourrir, le pardon et la grâce qui nous sauvent; tout cela, ce sont des dons venant de l'amour de Dieu.
Nos greniers sont remplis de cet amour de Dieu, et nous n'avons pas à craindre la disette de ce côté-là.

Alors, sachons lâcher prise et comme Jésus nous y invite aujourd'hui, ne nous inquiétons pas: Dieu va prendre soin de chacun d'entre nous, il va prendre soin de nos familles, il va prendre soin de notre église. Entendons notre Dieu nous dire « n'aie pas peur! ».










mardi 2 octobre 2012

Hymne du Soir, d'Ambroise de Milan.



O Dieu qui créas l'univers et les cieux,
tu revêts le jour de l'éclat de ta lumière,
la nuit de la douceur du sommeil.

Le repos rend les membres épuisés
à leur tâche quotidienne;
il soulage les coeurs fatigués
et dissipe l'angoisse des soucis.

Nous te rendons grâces pour ce jour,
nous faisons, à la tombée de la nuit,
des prières et des voeux,
pour que tu viennes à notre secours.

Du fond du coeur nous te chantons,
avec nos hymnes les plus beaux;
nous t'aimons du plus pur amour
et adorons ta grandeur.

Les heures sombres de la nuit
relaient la clarté du jour,
mais la foi n'a point de ténèbres
et la nuit est illuminée par elle.

Que toujours nos âmes veillent,
sans connaître le péché!
La foi gardera notre repos
de tous les dangers de la nuit.

Chasse les sollicitations impures;
sois le repos contant de nos coeurs.
Ne laisse pas les ruses du Malin
en troubler la douceur.

Prions le Christ et le Père,
l'Esprit de l'un et de l'autre;
ensemble, ô puissante Trinité,
Garde sans cesse ceux qui te prient.